02-01-2007/ Le regard de ton père valse sur les murs qui reposent dans ton dos, refusant de croiser le tient. Sur ses pupilles, se dessine une expression dont tu reconnaîtrais l'origine parmi tant d'autre. Celle dont tu as toujours eu droit, ce mépris qui ne fait qu'élargir le faussé entre vous. Pourtant, à te tenir comme tu le fais en ce moment face à ton paternel, quiconque ne verrait pas la ressemblance, serait jugé de fou. Tu ne te souviens pas du jour ou ton père fut heureux de ta personne, exigeant de toi et de tes frères la perfection. Sans doutes n'étant pas très doué pour démontrer son amour, constamment occupé ailleurs de toute façon, tu as grandi avec cette image de ton géniteur. L'image d'un roi et non d'un père, comme il osait le prétendre. "
Je doute qu'il te soit utile de me raconter ta soirée... - marmonne-t-il tout en laissant sa langue glissée sur ses gencives, une froideur émanent de ses paroles -
Ce coquard m'en dit longuement sur son dénouement." Tu aurais préféré qu'il détourne l'œil, qu'il s'en contrefoutre comme à l'habitude, mais le simple fait qu'il est osé se manifester cette fois... " De quoi j'me mêle..?!" craches-tu alors, ta haine se déversant dans le grand salon, l'atteignant de plein fouet. Ce n'est pas la première fois que tu gueules contre le paternel. Ironiquement, il y a eu droit à maintes reprises et à chaque fois, tu prends plaisirs à le voir s'emballer. S'en est devenu presque un jeu. Un jeu dont personne ne gagne, jamais. Une lueur joueuse brille dans tes yeux à l'instant, tu le défies de te confronter. Pourtant, il reste planté là comme un con, à te regarder sans ciller. Ton esprit s'enivre alors de déjà-vu, tu ne peux t'empêcher de le haïr encore plus, lui qui sans pudeur provoque chez toi ce sentiment de colère. Vos regards se croisent pour la première fois depuis une dizaine de minutes, mais dans le siens ne brille aucune lumière. Sans un mot et d'un geste lâche de la main, ton père te demande t'avancer vers lui. Un cigare sur ses lèvres, il l'éteint durement sur la table de marbre, le déposant dans le cendrier qui y repose. Sans râler tu t'exécutes, traînant du pied sur le parquet cramoisie, tes vielles bottes s'y frottant dans un bruit désagréable. Tu te prépares à ce qu'il te chante une vieille leçon de morale, mais sans s'annoncer tu le vois marcher vers toi. Il t'empoigne violemment la mâchoire de ses cinq doigts, déclenchant une douleur aigu. "
Après tout ce que j'ai fait pour toi, pour vous mes enfants. Comment oses-tu me décevoir à ce point !? À tes dix-huit ans, je réalise enfin la honte que je ressens. Je regrette ta venue au monde. Maintenant, fait moi le plaisir de monter te changer, de te rendre présentable... Tu vas effrayer ta pauvre mère." Tu sens son étreinte sur ta peau, ses doigts qui s'y impriment douloureusement. Auparavant, jamais il n'avait osé poser la main sur toi, ou sur n'importe qui d'autre... L'homme dont le visage frôle le tient à l'instant même, ne te rappelle guère personne. Du moins, as-tu déjà connu cet homme ? La haine danse dans ton tes yeux brillants de larmes, impuissant. Tu le repousses brutalement, mais ne trouves point quoi répondre. Alors, sans un mot tu tournes les talons...
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(01.)Tu vois le jour à Madrid en 1989, au Palais d'orient précisément. Tu es fils de duchesse et d'un prince, premier enfant de sa majesté la reine d'Espagne. Des gens fière et de lointain partisans des traditions, tes parents te transmirent les valeurs et les obligations que se devait de respecter un prince. Destiné à un brillant avenir, dès lors Cristian, tu n'étais pas certain d'en mérité le titre. Sans cesse comparé à tes frères, tu as longtemps été que l'enfant du milieu. Petit garçon solitaire, tu as très vite trouvé le moyen de t'amuser seul dans ce château qu'ils s’obstinaient de baptiser maison.
(02.)Bien sûr, il était hors de question pour tes parents que leur fils fréquentent l'école publique, puisqu'il n'avait jamais été ainsi dans la famille. Tes frères et toi furent inscrit dans la plus prestigieuse école du pays. Il était de votre devoir d'être instruit, mais surtout d'être les meilleurs. Tu doutes qu'un jour, ton père fut satisfait de tes performances. Que tu es récolté de bonnes notes et fait partie des meilleures équipes sportives ou que tu fus au sommet de l'élite, pour lui il y avait toujours lieu à l'amélioration.
(03.)Tes doigts glissèrent sur les touches d'un piano à un très jeune âge et toutes suite tu en fis une passion. Autodidacte, cela signifie qu'en aucun cas tu ai eu besoin d'enseignement pour en apprendre les bases. Bien entendu, cette image de toi jouant d'un instrument ne fis tout abord pas le bonheur de tes géniteurs, qui pendant toute une vie avait tracé pour toi un chemin bien droit. Très vite tu découvris que ce passe-temps, comme certain dirait, te permettait d'échapper à la réalité. C'est sans grande enthousiaste qu'à ton adolescences, tes parents t'envoyèrent à Paris continuer tes études au conservatoire supérieur de musique.
(04.)Tu gardes que des souvenirs lointain de la France. Comme une image gravé dans ton esprit, ils te reviennent parfois comme un -flash-. De la poudre aux narines, les idées qui s'embrouille dans un flux d'alcool. Tu avais dix-sept ans quand on te retrouva inconscient, en boule sous tes draps. Une histoire qui fit le tour des médias, avant même que tu es ré ouvert l’œil. Bien entendu, on déclara qu'il était cause d'une maladie, d'un cœur défaillant. Peu connaissent le récit véritable, celui d'un jeune garçon mal aimé. Tu fus contrains de quitter le conservatoire, pour être placé en centre de sevrage. Tes parents engagèrent un professeur privé pour que tu puisses terminer tes études au château et un an suite aux événements, tu obtins ton diplôme, loin de d'être assagis...
(05.)Dès lors, tu jouas le rôle du parfait gentleman et nombreux furent dupé par cette image que tu véhiculais. Tu n'avais certes aucun droit de ressentir ce dégoût envers toi-même, toi qui possédait la richesse, la royauté. Les jours te semblaient fade, les nuits trop courtes, puis tu le rencontras... Ce fils de duc Anglais, la tentation, ta première fois avec un homme et en deux secondes il avait déjà déchiré ton cœur. Cette nuit ou tu avais eu l'audace de te pointé devant ton père bourré, défiguré par sa faute...
(06.)Le lendemain tu prenais un avion pour Boston, ce petit état d’Amérique ou en ignorait ton nom, mais surtout ton existence. Sur sa table de chevet, tu déposas une notes destiné à ta petite sœur, lui promettant de lui donné de tes nouvelles et surtout de revenir un jour, pour elle... L'argent de papa en poche, tu fréquentas "le Berklee College of Music", avant de trouver un emploi dans une modeste maison de disque.
(07.)Les années passèrent et bien des choses changea. Le retour dans ton pays d'origines se fit brusquement, alors que tu apprenais la naissance de ton neveux. Une femme, voilà que ta petite sœur était devenu une femme. Toutes ces années à fuir la personne que tu es et résultats, tu regrettais le temps qui avait passé trop vite. Inutile d'y repensé à deux fois, tu abandonnas les états-unis pour elle, y délaissant un morceau de l'homme que tu étais devenu, conscient de l'accueil que te réserverait ta famille. Le petit garçon solitaire avait survécu malgré tout. Quand elle annonça vouloir retrouver le père de l'enfant, tu avais proposé (supplié) de l'accompagné en Angleterre, dans cette petite ville du nom de Portsmouth. Tu n'avais qu'une envie en tête, celle de rattraper le temps perdu...