Un cousin, c'est à mi-chemin entre un ami et un frère. - Julian

Tu attrapes ta veste sur un tabouret et prends une poignée de gressins posé sur le bar avant de quitter cet endroit que tu aimes tant. Ce pub, tu y bosses depuis deux ans maintenant et grâce au patron que tu considères comme un membre de ta famille, tu peux venir y bosser quand tes cours te le permettre. Depuis que tu es interne, tu galères à faire tes heures, la fatigue prends souvent le dessus mais tu n'arrives pas à poser ta démission alors que tu le devrais, ne serai-ce que pour ta santé physique. 

Ce soir, c'est samedi, premier dimanche de dispo depuis des semaines, tu veux marquer le coup et sortir boire un verre. Tu as beau aimer le Spice Island, tu as envie de voir de nouvelle tête alors tu changes vas deux minutes plus loin dans un autre bar. Tu prends place au comptoir et commande une pinte, après cette semaine de fou tu pars du principe que tu la mérite bien. Une fois ta commande sous tes yeux, tu check les réseaux sociaux, rien de bien neuf pour pas changer. Tu soupires et range l'appareil avant de reporter ton attention sur les gens. Tu bloques sur une personne dans la foule. Tu plisses les yeux, pour être sûre de toi, aucun doute c'est bien lui. Tu attrapes ta bière et descends de ton perchoir pour aller à la rencontre du jeune homme. « Julian? Ca fait une éternité!  » 

La fin de semaine est difficile pour Julian, planchant sur un projet de grand huit pour un parc japonnais, l'homme de presque quarante ans ne trouvait pas l'angle qu'il voulait - ou qu'il fallait-. Il n'y avait rien de plus difficile que de travailler pour les asiatiques. Ils avaient des codes bien particuliers et il ne fallait pas qu'il se trompe, il lui fallait ce contrat qui lui permettrait d'avoir un chèque avec quelques zéros dessus. Il devait sortir de l'appartement, c'était inévitable, il avait l'impression que les murs se rapprochaient de lui minutes par minutes. Alors, il avait prit son manteau, ses clés, et était partit à la recherche d'un endroit où il pourrait se vider la tête.

Il n'eut pas à marcher beaucoup, la ville n'était pas si grande que cela, il avait vécut à Londres, Portmouth n'était qu'un quartier pour lui. Rapidement alpaguer par la musique d'un bar, il y entra et fut de suite accoster par un serveur qui lui présenta la carte des bières. Il prit une pinte et s'installa à table. Poussant un soupire, il observait les gens, tentant de penser à autre chose que son projet mais rien n'y faisait, tout lui faisait penser aux rails et aux wagons d'un roller coaster gigantesque.

Il sursauta quand on l'appela, il ne reconnu pas de suite cette voix et percuta seulement quand il vit la chevelure blonde de Juliet, sa cousine. Elle n'avait pas changée depuis l'enfance, pourtant, dieu sait depuis combien de temps ils ne s'étaient pas vu! Une querelle entre les deux parents avait fait que les deux cousins ne s'étaient plus revu depuis bien longtemps. Il eu un sourire. "Juliet! Wow tu n'as pas changé!"

Tu souris en entendant ton cousin t'appeler par ton prénom et non celui de ta sœur. Même si vous n'êtes pas de vraies jumelles, votre ressemblance est quand même frappante et les gens ont tendance à se tromper. Gamine, tu adorais Julian. C'était le frère que tu n'avais jamais eu mais les histoires de famille ont pris le dessus et vos parents ont arrêtés de se parler. Au début, tu voulais comprendre pourquoi ils ne venaient plus chaque dimanche comme il en était coutume depuis des années et puis tu as compris qu'aucun de tes parents ne vendrait la mèche alors tu as lâcher l'affaire. Tu savais qu'il était à Portsmouth, ce qu'il faisait dans la vie et d'autres infos complètement inutiles, merci les réseaux sociaux. Mais, tu n'avais jamais pris le temps ou eu le courage de lui écrire pour lui proposer un verre ou quelque chose comme ça. 

Tu serres ton cousin dans tes bras, t'es contente de le revoir, il t'avais manqué mine de rien. Tu bois une gorgée de ta bière sans lâcher Julian du regard. Il à énormément changé, l'âge adulte lui vas bien. Tu calcule secrètement quel âge il doit avoir maintenant. Dans ta tête, il reste ce gamin plus vieux que tu gonflais pour qu'il demande du coca à tes parents à ta place. Tu souris en repensant à ces anecdotes un peu débile mais qui restent de bons souvenirs malgré tout. Tu as envie de lui demander si il sait pourquoi vos parents ne se parlent plus, mais tu préfères te taire. « Alors, tu deviens quoi? »

Ton portable vibre dans ta poche, tu pries tu ce qui est possible de prier pour qu'on ne te demande pas de venir bosser. Tu lâches un soupir de soulagement quand tu vois que ce n'est que Joey qui s'inquiète de ne pas avoir de nouvelle. Tu lui réponds vaguement que tu es sortie sans rentrer dans les détails, même si tu donnerais tout pour qu'il sois avec toi ce soir, tu sais au fond que c'est une mauvaise idée alors tu préfères ne pas lui proposer de te rejoindre. 

Pour rien au monde Julian ne se tromperait entre Juliet et sa soeur, il avait toujours eu ce don de ne jamais se trompé de prénom, surtout pas avec les membres de sa famille et ce, malgré le fait qu'ils ne s'étaient pas vu depuis bien longtemps. Il y avait beaucoup d'écart entre les deux cousins mais ce n'était pas une raison pour que l'homme n'aime pas la fille, il y avait ce lien fort, presque fraternel, qui faisait qu'ils s'entendaient à merveilles. Quand Juliet était née, il avait toujours pris soin d'elle comme une petite soeur, lui qui était un grand frère plutôt exemplaire...

Et puis les histoires de grands ont éloignés les petits. Julian supposait qu'il s'agissait d'une histoire de tromperie, le père aurait embrassé la tante, ou un truc comme ça, mais il n'a jamais vraiment su et n'a jamais voulu vraiment savoir, lui, ce qui l'importait, c'était de voir sa cousine mais les dimanche ensoleillé dans le jardin des Morgenstein s'était transformé en jour de pluie sous la couette devant la télévision. Il n'avait pas aimé ce changement d'activité mais on lui interdisait de prendre contact avec elle. Et les années ont passées, il a fait sa vie en imaginant que c'était la fatalité qui les avait éloignés.

Quand elle le prend dans ses bras, ça lui fait bizarre, voilà bien longtemps qu'il n'avait pas sentit son parfum, au fond, il n'a pas vraiment changé et ça lui fait un bien fou. Il sourit un peu, lui qui ressasse sans cesse le passé, voilà qu'il venait à lui. Il lui montra alors une chaise qui est en face de lui et s’assoit à nouveau tout en prenant sa pinte pour un boire une gorgée. "Je suis concepteur d'attraction, je travailles chez moi et me déplace dans mon entreprise de temps en temps. et toi?" Il n'avait jamais osé regarder sur les réseaux sociaux, de peur qu'elle sache qu'il cherchait à la voir ou autre, il pouvait être complètement parano parfois...

Tu récupérais ta veste sur le tabouret où tu étais installé peu de temps avant pour te poser en compagnie de ton cousin. Tu posais ton bordel en faisant attention à ton sac, ton pc était à l'intérieur puisque tu avais profiter de ta pause pour bosser un peu tes cours. Tu rêvais d'être médecin depuis toujours et maintenant que tu touchais au but tu commençais à douter de toi, comme toujours. C'était un rythme compliqué à tenir et plus les semaines passaient, plus la fatigue s'accumulait, tu n'arrivais pas à en voir le bout. Des chirurgiens de l'hôpital avaient pourtant essayé de te rassurer en te disant que le plus dur était passé, tu continuais de douter de tes capacités, même si tu étais une des meilleures de ta promo. La voix de Julian te sortais de tes pensées et fort heureusement, tu allais finir par devenir folle de trop réfléchir comme ça. Quand il te disait son boulot, tu souriais en faisant mine d'être surprise par sa réponse. Lui dire que tu étais déjà au courant c'était quand même moyen. Juliet la stalkeuse pas fou comme surnom.

Quand ce fut à toi de répondre, tu haussais les épaules. « Je suis à la fac, enfin plus vraiment. Je suis interne en médecine et je bosse aussi en tant que serveuse à côté. » Tu prenais une longue gorgée de ta bière. Une petite voix à l'intérieur de toi hurlait de demander pourquoi leurs parents s'étaient mis à se bouder comme des gosses. Tu avais plusieurs fois entendu ton père en parler avec beaucoup d'insulte, mais bien sûr jamais devant nous. Ils nous avaient toujours laisser en dehors de toutes leurs histoires. Tu reportais de nouveau ton attention sur Julian, tu avais des milliards de question à lui poser sans savoir par où commencer. Est-ce qu'il était marié? Au vu de ses doigts, tu pouvais en déduire que non. Est-ce qu'il avait une copine? Est-ce qu'il était papa? Où est-ce qu'il vivait? Silencieusement, tu te reprenais pour reprendre calmement. « Il a du s'en passer des choses durant toute ces années! Je suppose que tu as une chérie? Peut être même une femme? » 

Revoir sa cousine depuis toutes ses années rendait Julian plutôt heureux. C'était comme revenir dans le passé mais, celui qu'il ne voulait pas oublié, celui où le mot "bonheur" existait et où l'insouciante était encore là. Parfois, il aurait voulu revenir à cet époque où ses seuls soucis étaient de savoir de quelle couleur allait-il colorié son dessin ou encore, à quel jeu ils il jouaient avec ses cousines. Il tenta d'oublier pendant un instant ces idées moroses et se concentra sur Juliet qui avait déjà prit place à ses côtés. Tant mieux, il ne serait pas seul comme un c*n à boire sa bière. Il l'iamait pas venir seul dans un bar,il trouvait que cela faisait vieux alcoolique sans amis.

La jeune femme lui indiqua qu'elle avait prit la voie de la médecin, il l'avait toujours vu dans ce domaine, se souvenant qu'elle était déjà passionnée par cela quand elle était petite. "Et tu veux t’orienter dans une spécialité?" Si Julian aurait pu, il aurait prit la neurochirurgie ou la psychologie sans hésité, il trouvait le cerveau si intéressant! Il prit une gorgée de sa bière, assis face à sa cousine et, alors qu'il avait envie d'en savoir plus sur elle, de passé même la soirée à parler, comme ils pouvaient le faire quand ils étaient enfants. Juliet se mit à demander s'il était célibataire.

Ses joues se mirent à rougir un peu, comme souvent quand on abordait ce sujet avec lui, il eu un petit sourire. "J'ai été marié, ouais, mais ça s'est terminé il y a 3 ans. On n'a pas réussit à remonter après....un tragique évènement et, on a préféré arrêter...Depuis je suis célibataire.  C'était surtout parce que Julian n'arrivait pas à avancer, coincé dans ce passé si douloureux...

"Et toi ? Racontes moi tout!" Il croisa les jambes, on aurait cru une vraie copine attendant les détails croustillants d'une nuit avec un garçon.

Quand Julian te demande dans quoi tu veux se spécialiser, tu hausses les épaules. Le monde médicale est si intéressant, que tu n'en as pas la moindre idée. A chaque fois que tu penses avoir trouvé ta voie, tu changes de service et celui là te fais de l’œil également. En ce moment, tu es au urgences et cette sensation qui te parcours le corps durant la journée, ce stress, ces décisions que tu dois prendre à la hâte, ces gens tous plus intéressants les uns que les autres tu l'adores. « Je sais pas trop. De base, je voulais devenir chirurgienne et puis en ce moment je suis aux urgences et j'aime bien aussi. Alors, je sais pas trop. » Tu souris et reporte la bière à tes lèvres. 

Et puis, tu poses la question sur ses amours. Tu as envie d'en savoir plus sur ton cousin. De savoir où il en est dans sa vie depuis toutes ces années. Tu sens qu'il est gêné quand vous en parlez. Tu sens qu'il est mal à l'aise et t'es pas bien à l'aise avec la situation, t'es pas conne, tu sais que tu as fais une erreur d'en parler. Tu gardes ta curiosité pour toi et ne lui demandes pas plus d'information sur l’événement tragique, même si tu en as envie. Il te retourne la question et tu ne sais pas trop quoi répondre puisque toi même tu ne sais pas où vous en êtes avec Joey. Il t'aime encore, tu l'aimes encore mais ses sentiments sont dissimulé sous un tas de merde. « C'est pas mal compliqué en fait. Je sortais avec quelqu'un, Joey. On habite ensemble depuis pas mal d'années et puis il m'a quitté y'a quelques temps. » Tu baisses la tête, sentant les larmes te monter aux yeux. « C'est la vie. » Tu souris la vision brouillé par les larmes. Ce sentiment quand tu parles du beau rouquin, ça te crève le cœur et tu détestes ça. Tu reprends une grande gorgée et fini ta boisson. L'alcool qui coule dans ta gorge te fais du bien. « Pardon, c'est pas très joyeux de mon côté comme tu peux voir. »